Érection : dysfonction érectile (impuissance)

L’âge et les problèmes érectiles

Environ la moitié des hommes âgés de 40 à 70 ans sont affectés par la dysfonction érectile, et la proportion augmente avec l’âge. On parle de problème ou de dysfonction érectile (autrefois dénommée impuissance), lorsqu’un homme éprouve des difficultés reliées à l’érection plus d’une fois sur deux.

Même si le phénomène est courant, il n’est pas considéré comme faisant partie du processus normal de vieillissement. Les problèmes érectiles peuvent être traités correctement à n’importe quel âge!

Approximativement 50 % des hommes de plus de 65 ans, et certains hommes de plus de 80 ans ont généralement des érections suffisantes pour permettre la pénétration et une vie sexuelle satisfaisante. Informez-vous auprès de votre professionnel de la santé.

Quelles sont les causes des problèmes érectiles?

Pour qu’une érection se produise, il faut à la fois un apport sanguin suffisant, une évacuation sanguine ralentie, un bon fonctionnement nerveux, des quantités adéquates de testostérone… et un désir sexuel suffisant. Un dérèglement sur le plan de l’un ou de plusieurs de ces facteurs peut causer une dysfonction érectile.

La dysfonction érectile peut résulter d’un grand nombre de facteurs, tant psychologiques que physiologiques. Si vous êtes systématiquement incapable d’avoir ou de maintenir une érection, il est impératif de consulter votre médecin pour vérifier que la cause ne soit pas une maladie grave, comme l’athérosclérose ou un trouble neurologique.

Les causes physiologiques de la dysfonction érectile

La plupart des cas de dysfonction érectile d’origine physique sont attribuables à des anomalies des vaisseaux sanguins ou des nerfs du pénis. D’autres causes possibles incluent les troubles hormonaux et les contraintes structurelles du pénis.

Parmi les facteurs de risques, on retrouve :

• Le tabagisme et la consommation de drogues, notamment la cocaïne et les amphétamines;
• Des problèmes de circulation artérielle qui limitent l’afflux de sang au pénis, parfois liés à un excédent de poids;
• Le diabète, qui affecte les nerfs périphériques et la circulation sanguine;
• La prise de médicaments, tels que ceux utilisés pour traiter l’hypertension artérielle ou l’hypertrophie de la prostate qui peuvent interférer avec certaines hormones;
• Des complications à la suite d’une opération de la prostate;
• Une érection prolongée et douloureuse (priapisme) pouvant endommager le tissu érectile du pénis et engendrer une dysfonction érectile;
• D’autres problèmes de santé, tels que la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, un traumatisme médullaire ou des troubles hépatiques ou rénaux.

Comment diagnostiquer l’origine des troubles érectiles?

Le médecin pose d’abord des questions concernant les symptômes et les antécédents médicaux. Il effectue ensuite un examen clinique qui porte principalement sur les organes génitaux, le rectum et la prostate. Des analyses de sang peuvent être réalisées au besoin, pour vérifier la présence de diabète, de troubles thyroïdiens et de troubles lipidiques non diagnostiqués précédemment.

Occasionnellement, le médecin injecte dans le pénis un médicament qui en stimule l’érection pour ensuite effectuer une échographie permettant d’évaluer le flux sanguin dans le pénis. Dans de rares cas, un dispositif de surveillance à domicile qui détecte et enregistre les érections pendant le sommeil peut être recommandé.

Comment traiter les problèmes érectiles?

Il existe de nombreuses approches efficaces pour traiter la dysfonction érectile. En premier lieu, une bonne hygiène de vie peut contribuer à améliorer les fonctions érectiles. La perte d’un excès de poids, l’arrêt du tabagisme et la cessation ou la diminution de la consommation d’alcool, si elle est abusive, ainsi que la pratique régulière d’activité physique peuvent y contribuer.

Psychothérapie individuelle et de couple

La dysfonction érectile n’est parfois pas d’origine physiologique. Même les troubles érectiles provoqués par un trouble physique comportent aussi une composante psychologique. L’anxiété de performance, les problèmes relationnels entre les partenaires, les croyances rattachées à la sexualité, les traumatismes, etc. peuvent affecter les fonctions érectiles.

L’atonie sexuelle peut même être liée à certaines situations mettant en cause un endroit, un moment ou un partenaire en particulier. Un accompagnement par un psychologue peut s’avérer salutaire et libérateur dans bien des cas. Vous pouvez envisager de faire appel à un suivi par un sexothérapeute qualifié, qui se spécialise dans ce type de problématiques.

Médicaments contre la dysfonction érectile

Testostérone

Prise en supplément, la testostérone peut aider à restaurer les érections chez les hommes ayant de faibles taux de cette hormone. Des préparations peuvent aussi être appliquées quotidiennement sous forme de timbre ou de gel.

Les produits à base de testostérone administrés par inhalation et les implants sous-cutanés sont également parfois recommandés. Les hommes qui présentent de très faibles taux de testostérone peuvent avoir besoin d’injections de testostérone deux fois par mois.

Inhibiteurs de la phosphodiestérase oraux

Ce sont les médicaments les plus courants parce qu’ils sont simples à utiliser et permettent la spontanéité au cours des rapports sexuels. Ils fonctionnent mieux lorsqu’ils sont pris à jeun, au moins une heure avant les rapports sexuels.

Ces médicaments augmentent le flux sanguin vers le pénis. Ils varient quant à la durée d’action (jusqu’à 36 heures), les effets secondaires et les interactions avec d’autres médicaments et les aliments.

Mise en garde La prise de nitrites comme la nitroglycérine pour le traitement de l’angine de poitrine, mais également des nitrites d’amyle d’usage récréatif communément appelés « poppers », avec des inhibiteurs de la phosphodiestérase peut causer une chute dangereuse de la tension artérielle, des bouffées de chaleur, des troubles visuels et des maux de tête. Le priapisme (érection prolongée) peut également survenir dans de rares cas et doit être traité d’urgence.

Prostaglandines

Les prostaglandines sont soit injectées sur le côté du pénis à l’aide d’une aiguille très fine, soit insérées sous forme de suppositoire dans l’urètre, à l’aide d’un applicateur en forme de paille. Elles provoquent une érection convenable chez la plupart des hommes, mais peuvent entraîner un priapisme et des douleurs péniennes. Le médecin apprend aux hommes à s’administrer eux-mêmes le médicament au cours d’une consultation.

Dispositifs mécaniques

Bien que la plupart des hommes préfèrent les médicaments à d’autres méthodes, les dispositifs mécaniques ont l’avantage d’être très efficaces et, parce qu’ils n’ont pas d’effets secondaires, ils sont généralement très sûrs.

Un anneau de constriction et un dispositif d’érection par aspiration peuvent être utilisés seuls ou en combinaison. Ces méthodes sont parfois conjuguées avec la prise de médicaments.

La chirurgie pour les problèmes érectiles

Pour certains hommes, le traitement pharmacologique est inefficace ou inapproprié. On peut alors envisager l’implant de prothèses péniennes, constituées de bâtonnets en silicone rigides, ou de dispositifs pouvant être gonflés et dégonflés.

Les deux comportent des risques liés à l’anesthésie générale, aux infections et au dysfonctionnement de la prothèse; c’est pourquoi il s’agit d’une solution de dernier recours.

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